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Pascal Vanderberghe

Déguster ou dévorer?
On déguste Marcel Proust et l’on dévore un polar. Ces métaphores gastro-culinaires ne sont pas le fruit du hasard. Et littérature et gastronomie font bon ménage depuis des siècles : on aurait du mal à recenser exhaustivement le nombre de livres qui contiennent une scène de petit-déjeuner, de déjeuner, de dîner, voire de festin. Ou même des recettes, dont celles de Pepe Carvalho, le détective privé créé par l’écrivain espagnol Manuel Vásquez Montalbán, l’ont fait entrer dans la légende.
Comme dans Tables ouvertes, on peut trouver dans la littérature toutes formes de rencontres autour d’un repas : entre amis, en famille, en tête-à-tête amoureux, en déjeuner d’affaires – même si ce rituel est de nos jours passé de mode. On évitera toutefois les repas entre truands et bandits, qui furent pléthore dans les polars à l’ancienne… et on ne partira pas sans payer, bien sûr. Que la recette soit simple ou sophistiquée, là n’est pas la question, qu’un s’agisse d’un repas ou d’un livre : l’important, c’est le plaisir qu’on en tire, les goûts qu’on y découvre ou retrouve, les pays et/ou les époques que tous deux peuvent nous révéler, chacun à sa façon. Car c’est là un bienfait qu’ils partagent : celui de nous permettre de voyager dans le temps et dans l’espace en restant assis, et pour une somme modique !