La gastronomie, comme la Champions League
‘’ Il est agréable de parler des choses que l’on aime. J’aime la gastronomie, et de surcroît je la trouve importante et indispensable. Vous ne vous étonnerez sans doute pas de me voir oser une comparaison avec un autre monde essentiel dans ma vie, le football. Je suis persuadé que la gastronomie est à la cuisine de base, familiale, ce que la Ligue des champions est au football des talus, comme on dit. Cette expression merveilleuse adoptée par le langage courant et qui dure à travers les décennies avait, je crois, été créée par le grand journaliste Raymond Pittet, de la Tribune de Lausanne. Il fut une sorte de grand chef de la haute cuisine des mots. J’en reviens à ma comparaison : la cuisine familiale et populaire, celle de tous les jours, est nécessaire mais pas forcément suffisante. Nous avons besoin de nous asseoir parfois à une table de haut niveau qui met les idées d’un grand cuisinier à portée de nos yeux et de nos palais gourmands et attentifs. Pour nous inspirer, pour comprendre ce qu’il est possible de créer avec des produits d’exception, et avec un savoir-faire et un talent tout aussi exceptionnels. De la même façon, le footballeur des équipes de sans-grade verra dans un match de Ligue des champions des gestes et des idées de joueur ou de coach qui vont l’inspirer dans son propre jeu. D’ailleurs, les compétitions de cuisine à la télévision – au succès immense et croissant – sont en quelque sorte les matches de Champion’s League de la gastronomie. Les idées, les trouvailles, les gestes, tout est là. Et il m’est arrivé de me préparer une omelette différente, inventive, grâce à Top chef ou autre rendez-vous fertile en inventions. La gastronomie, comme la Champions League, est importante parce que nous avons besoin, toujours, de modèles et de plus grands que nous. Pour avancer, juste avancer et comprendre.’’
Christian Constantin